Endoscopie des cordes vocales |
Voici en quelques pages, un tableau tracé sur la voix où, à travers mes connaissances professionnelles, mes choix personnels et les nécessités intellectuelles, j’essaie de vous apporter le reflet de notre passion commune sous différents aspects. Bonne lecture... |
|||||||||||||||||
méthode stroboscopique | ||||||||||||||||||
Téléchargez : |
||||||||||||||||||
> La fiche de préparation du choriste par Arlette Osta (format PDF) | ||||||||||||||||||
> Arlette OSTA, orthophoniste |
||||||||||||||||||
Dans cette page : | ||||||||||||||||||
> Histoire de la voix | ||||||||||||||||||
> Définitions | ||||||||||||||||||
> Classification des voix | ||||||||||||||||||
> Fonctionnement vocal | ||||||||||||||||||
> Prévention des troubles de la voix | ||||||||||||||||||
> L'échauffement vocal |
|
|||||||||||||||||
> Le petit mot d'Arlette | ||||||||||||||||||
La REGALIDO… depuis de nombreuses années maintenant, une rencontre, un coup de cœur, un travail partagé, une joie, une découverte, une affection réciproque… « ma chorale ». |
||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||
> Arlette OSTA, |
||||||||||||||||||
orthophoniste et amie de La Regalido. | ||||||||||||||||||
HISTOIRE ET HISTOIRES | ||||||||||||||||||
La voix est née de la rencontre de l’homme et de la nature. | ||||||||||||||||||
Peu à peu, chaque civilisation a influencé la pratique du chant et la création musicale. | ||||||||||||||||||
En Chine, le cri du phœnix, oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres a donné naissance à la gamme Chinoise. Le cri aigu a pu représenter une sorte de dernier pas à franchir avant d'atteindre l'immatérialité. C'est le cas en Europe où la recherche du son pur domine. |
||||||||||||||||||
Le nez, siège du souffle et de la vie, tient une place importante dans les civilisations de l'Antiquité et tout d'abord dans la Bible. |
||||||||||||||||||
Adam a été créé par le nez. Les civilisations de l'Antiquité apaisaient la colère divine en faisant monter d'agréables odeurs. En Inde, le musicien ou le chanteur brûle des bâtons d'encens. En associant le parfum à sa voix, il privilégie sa nasalité. |
||||||||||||||||||
En revanche, la voix buccale, entretenue par l'usage de la boisson, domine dans l'esthétique du chant des Géorgiens du Caucase. |
||||||||||||||||||
Les Mauritaniens cultivent une qualité vocale diamétralement opposée, ils entretiennent une nasalité jointe à un timbre des plus rocailleux . Pour ces derniers, la belle voix ne sous-entend nullement la clarté qui déchire, désoriente et fait mal. Les chanteuses Uzbek d'URSS combinent nasillement et registre aigu, il en découle une voix acide. |
||||||||||||||||||
Chez les moines du Tibet, on recherche un autre type de voix. Les pratiques religieuses font appel à des techniques psychophysiologiques (méditation, Yoga) où les exercices respiratoires font l'objet d'une grande attention. L'étude de l'émission vocale se confond avec la recherche de l'identification au divin. Le chant lamaïque est caractérisé par cette voix d'outre-tombe qui relève d'une stricte discipline mentale; le son semble "vomi", "extirpé du bas ventre", puis il remonte vers le "cœur". Dans une autre région du Tibet, les moines sélectionnent des moinillons de 12 à 13 ans, destinés à chanter des prières. Ils subissent un entraînement vocal intensif pour altérer la vibration de leurs cordes vocales. Pour cela ils avalent et régurgitent de la neige et acquièrent finalement une tessiture d'une gravité extraordinaire. Le souffle est symbole de possession et de transe en Ethiopie, chez les Peuls d'Afrique; dans la pratique des chamans, le souffle est imbriqué au chant et devient halètement. |
||||||||||||||||||
Le râle et le raclement de gorge appartiennent aux pratiques des confréries religieuses islamiques. |
||||||||||||||||||
Les religions ont largement contribué au développement de l’utilisation de la voix chantée. La musique religieuse occupe chez les Juifs, une place importante et il existe "des professionnels" attachés "au service divin". Le rythme se règle sur la prosodie de l'hébreu, la voix de poitrine est suave. |
||||||||||||||||||
Dans l’islam, la voix monotone et aiguë du muezzin, représente un appel vers Dieu et l’élévation des âmes. Tout comme les Hébreux, les Chrétiens priaient en chantant, considérant que la voix humaine était l'unique instrument digne de Dieu. Le chant à vocalise, ou jubilus défini par St Augustin dit que "celui qui jubile ne prononce pas de paroles, mais qu’il exprime sa joie par des sons inarticulés". |
||||||||||||||||||
Le chant grégorien, ou plain-chant, relie l'expression sacrée avec la recherche de l'apaisement même du corps maintenu sous une forme de quasi neutralité psychologique. Le moine qui développe sa pièce grégorienne n'a d'autres objectif que de réduire, autant que faire se peut, toute réaction émotionnelle. La hauteur vocale du chant grégorien correspond à celle de la voix parlée. Les paroles sont psalmodiées. |
||||||||||||||||||
L'Eglise catholique voulant éloigner "les outils de Satan" a banni les femmes et les instruments des célébrations liturgiques. Les voix enfantines, par contre, sont préparées au service divin dans les manécanteries. Par leurs voix claires et cristallines. Les enfants représentent la pureté qui peut "charmer Dieu" : la voix des anges. La castration, fréquente en Italie à cette époque, fournissait de jeunes chanteurs à voix aiguë, puissante et endurante. |
||||||||||||||||||
À PROPOS DE LA VOIX CHANTÉE : DÉFINITIONS | ||||||||||||||||||
Diapason |
C’est un petit outil qui permet de donner la note de référence aux musiciens et chanteurs en faisant résonner le métal qui le compose. Cela permet d’harmoniser les voix et tous les instruments de tous les orchestres. Le diapason donne le « la ». C’est une note qui a une hauteur de 440 Hertz. On peut l’entendre en écoutant la tonalité d’un téléphone de maison. Chantée, elle représente 440 vibrations des cordes vocales. |
|||||||||||||||||
Dysphonie | Trouble de la voix parlée. | |||||||||||||||||
Dysodie | Trouble de la voix chantée. | |||||||||||||||||
Etendue | Elle permet de connaître les possibilités vocales du chanteur de la note la plus grave à la note la plus aiguë qu’il puisse produire. | |||||||||||||||||
Formants | Ce sont des faisceaux d’harmoniques qui représentent les zones d’amplification du son produit par le larynx dans les cavités de résonance. Ils déterminent la richesse du timbre de la voix. | |||||||||||||||||
Glotte | Espace compris entre les deux cordes vocales. | |||||||||||||||||
Harmoniques | Ensemble des éléments qui composent un son. | |||||||||||||||||
Hauteur |
Elle qualifie la vitesse de vibration des cordes vocales lors de l’émission d’un son et représente la qualité aiguë ou grave d’une voix. Elle se mesure en Hertz. La hauteur de la voix ou encore sa fréquence correspond au nombre d’ouvertures et de fermetures des cordes vocales par seconde. En voix parlée, un enfant a une hauteur moyenne de 250 à 350 Hz, selon son âge ; une femme se situe entre 230 et 330 Hz et un homme entre 110 et 160 Hz. |
|||||||||||||||||
Intensité |
C’est la mesure de puissance de la voix. On parle de voix faible ou forte. L’unité d’intensité est le décibel. Un son d’avion qui décolle peut atteindre 180 décibels. Un chanteur d’opéra, plus de 110 dB. Une voix faible se mesure entre 40 et 50 dB. La voix atteint 60 à 70 dB en voix conversationnelle et 70 à 90 dB en voix forte. |
|||||||||||||||||
Mue vocale |
Phénomène, très audible chez le garçon du passage de la voix d’enfant à la voix d’adulte en raison des modifications hormonales de la puberté. |
|||||||||||||||||
Paramètres acoustiques de la voix | ||||||||||||||||||
Au nombre de trois, ils définissent et qualifient la voix d’une personne et en permettent l’analyse. Ce sont : la hauteur, le timbre, l’intensité. |
||||||||||||||||||
Poser la voix, placer sa voix | ||||||||||||||||||
Recherche de la stratégie la mieux adaptée à l’individu en fonction du son à produire. | ||||||||||||||||||
Projection vocale | Stratégie de diffusion de la voix qui nécessite un bon appui postural, une respiration costo-abdominale et l’intention d’agir, manifestée par le regard. | |||||||||||||||||
Pupitre |
C’est le regroupement des choristes par catégorie vocale. En général, dans une chorale de musique populaire ou sacrée, il y a quatre pupitres : soprano, alto, ténor, basse. |
|||||||||||||||||
Registre | Terme qui permet de décrire la partie de l’étendue vocale qui correspond au grave, au médium, à l’aigu. | |||||||||||||||||
Singing formant |
C’est un renforcement des harmoniques dans la zone de 3000 Hz. On l’appelle également le « formant chant ». Il est responsable de la portée de la voix. |
|||||||||||||||||
Tessiture | Elle représente l’étendue des notes où le chanteur se trouve le plus à l'aise et qu’il peut produire de façon confortable. | |||||||||||||||||
Timbre |
Il représente une qualité de voix qui permet de reconnaître le locuteur comme le timbre d’un instrument permet de reconnaître s’il s’agit d’un piano ou d’un clavecin. Le timbre est la couleur même de la voix. Il est produit par le nombre et l'intensité des sons harmoniques en relation étroite avec la technique vocale. |
|||||||||||||||||
Voix de tête, voix de poitrine | ||||||||||||||||||
Mode de production d’un son dans un registre grave, aigu. | ||||||||||||||||||
Style |
Différents styles de chants restituent l’âme des chanteurs et traduisent de façon différente des émotions, des traditions, des cultures. Les principaux styles sont le chant lyrique, choral, gospel, jazz, blues, variété mais la liste s’enrichit avec les modes et l’évolution de la vie ainsi qu’avec les chanteurs qui impriment un style propre qui persiste selon leur notoriété. |
|||||||||||||||||
La voix est le reflet de la personnalité. Elle traduit ou trahit nos émotions, nos pensées. Elle apporte aux auditeurs à travers notre interprétation l’émotion choisie et les arcanes de l’art vocal. |
||||||||||||||||||
Le chant lyrique nous permet de comprendre cette approche psychologique de la voix. | ||||||||||||||||||
CLASSIFICATION DES VOIX | ||||||||||||||||||
Vouloir lier langage et musique à l'expressivité de la parole a donné naissance à l’Opéra. Les origines de l'opéra (de l'italien « œuvre ») doivent être cherchées dans les intermèdes chantés, les mascarades et pastorales qui étaient données en Italie au Moyen-Âge. À la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, on retrouve, à Venise, les éléments essentiels de l'opéra italien : récitatifs, airs et chœurs. |
||||||||||||||||||
Il est intéressant de comprendre le lien entre la classification des voix (répertoriées en fonction de leur hauteur) et les représentations sociales et affectives qui y sont attachées. |
||||||||||||||||||
Les catégories vocales sont artificielles, liées au développement des écoles de chant et à certaines constantes du goût musical. L’intérêt que le public leur manifeste dépend des modes, de la notoriété de certains artistes ou de certaines œuvres. |
||||||||||||||||||
CLASSIFICATION DES VOIX FÉMININES | ||||||||||||||||||
La soprano léger a une voix haute et brillante, son étendue la rend propre à la virtuosité. |
||||||||||||||||||
La soprano lyrique possède une tessiture moyenne ou aiguë, avec un timbre étoffé et mordant. |
||||||||||||||||||
La soprano dramatique a un maximum de sonorités dans l'aigu, mais sa voix est plus étouffée dans le médium. Son timbre est sombre et énergique. |
||||||||||||||||||
La mezzo-soprano, ou demi-caractère, est la voix féminine la plus courante. Elle a moins de légèreté que la soprano et moins d'intensité que la contralto. |
||||||||||||||||||
La contralto est la voix la plus rare, sombre et parfois rugueuse, elle a la force et l'énergie de la voix masculine, et peu d'aptitudes pour les vocalises. Son timbre harmonieux est pénétrant. |
||||||||||||||||||
CLASSIFICATION DES VOIX MASCULINES | ||||||||||||||||||
Le ténor haute-contre est une voix suraiguë et puissante. |
||||||||||||||||||
Le ténor léger a une voix pleine de charme et de nuances de styles, claire, vive, peu volumineuse. Il utilise fort bien la voix de tête et excelle dans les vocalises. |
||||||||||||||||||
On l'appelle ténor bouffe lorsqu'il sert les rôles comiques. |
||||||||||||||||||
Le ténor lyrique ou ténor de demi-caractère a une voix au timbre charmeur qui peut atteindre avec facilité des sons élevés. |
||||||||||||||||||
Le ténor dramatique ou fort ténor a une voix vigoureuse et puissante, à l'aigu éclatant. |
||||||||||||||||||
Le baryton Martin, inaugure les voix masculines médianes et s'impose par son timbre clair et sa tessiture relativement aiguë. |
||||||||||||||||||
Le baryton Verdi doit faire preuve d'aisance dans l'aigu et de qualités dramatiques. |
||||||||||||||||||
Le baryton basse ou basse chantante est une voix forte, vibrante, sonore. |
||||||||||||||||||
La basse profonde ou basse noble est une voix volumineuse, puissante au timbre ferme. |
||||||||||||||||||
La basse bouffe est réservée aux emplois comiques spéciaux du répertoire. Il donne une impression de bonhomie. |
||||||||||||||||||
TESSITURES ET RÔLES | ||||||||||||||||||
On détermine ainsi un caractère personnel de l'artiste qui, plus que la classification des voix, importe par rapport aux différents rôles du répertoire. Dans de très nombreuses cultures, ces types ont une valeur de référence et sont affectés d'une correspondance au sens moral comme au sens social. |
||||||||||||||||||
Dans la voix se trouve l'inscription symbolique du sexe. Les rôles sociaux et la personnalité sont aussi marqués. |
||||||||||||||||||
Les soprano sont femmes idéales, femmes aimées, sorcières, prêtresses ou reines puissantes, mais elles peuvent traduire aussi la folie. |
||||||||||||||||||
Juliette de Roméo et Juliette, Gilda de Rigoletto, Lucia de Lamermoor, Violette de La Traviata de Verdi, Norma de Bellini, la reine de la nuit de la flûte enchantée de Mozart (soprano colorature). |
||||||||||||||||||
Les mezzo sont des mères, des suivantes, des confidentes mais aussi des femmes plus mûres et plus rusées (voix de Cecilia Bartoli) : Carmen de Bizet, Isabella de l’Italienne à Alger de Rossini. |
||||||||||||||||||
Les contralto caractérisent des rôles de femmes méchantes et fatales et des rôles de mères douloureuses. La sorcière dans Mireille de Gounod. |
||||||||||||||||||
La voix de ténor s'adapte aux rôles de héros ou jeune premier. |
||||||||||||||||||
Hernani et Jean d'Aragon, chef de bande : Hernani de Verdi, Achille, héros grec, Iphigénie en Aulide de Glück |
||||||||||||||||||
Otello, général Maure, de Verdi, Enée, Les Troyens de Berlioz... |
||||||||||||||||||
Le baryton grave, voix intermédiaire sert les principaux rôles tragiques du répertoire. |
||||||||||||||||||
Don Juan : Don Juan de Mozart, Comte Almaviva : Les noces de Figaro de Mozart. |
||||||||||||||||||
Les voix de haute-contre inquiètent dans la mesure où elles évoquent la castration. |
||||||||||||||||||
Oberon, roi des elfes : Songe d'une nuit d'été B. Britten. |
||||||||||||||||||
Les basses profondes et barytons caractérisent les rôles puissants, grands prêtres et nobles vieillards, la sagesse et parfois la méchanceté. |
||||||||||||||||||
Panthée, grand prêtre de la Damnation de Faust de Berlioz, Calchas, grand prêtre de Jupiter. Don Carlos de Verdi. |
||||||||||||||||||
LE FONCTIONNEMENT VOCAL | |||
Le larynx se situe à la base du cou. Il est connu comme l’organe de la phonation. Cependant, il a 5 fonctions : |
|||
Fonction de respiration : il laisse passer l’air pulmonaire à l’inspiration comme à l’expiration en gardant les cordes vocales ouvertes. |
|||
Fonction de déglutition : il s’élève lorsqu’on avale sa salive, des liquides ou des solides. Sa fermeture est coordonnée avec l’ouverture de la partie supérieure de l’œsophage qui reçoit les aliments. |
|||
Fonction de protection : et sa fermeture permet la protection des voies aériennes afin de ne pas faire de « fausses routes » en avalant. |
|||
Fonction d’appui : dans l’effort musculaire (comme pour soulever un poids), le larynx se ferme afin d’utiliser la cage thoracique comme une cavité fermée. La force musculaire et la taille de la cage thoracique des hommes les rendent (dans ce domaine) supérieurs aux femmes ! |
|||
Fonction de phonation : le rapprochement et la vibration des 2 cordes vocales permettent de transformer l’air expiré en sons. Selon le mode d’ondulation des cordes, leur vitesse de vibration et l’utilisation des consonnes et des voyelles, la voix sera chantée ou parlée. |
|||
La voix nécessite la mise en fonction de l’instrument vocal composé de trois éléments : le vibrateur laryngé, la soufflerie, les résonateurs. |
|||
LE LARYNX COMPREND : | |||
L’os hyoïde, situé sous le menton, sur lequel s’insère la musculature laryngé et celle de la langue. |
|||
Le cartilage thyroïde formé de deux ailes qui s’ouvrent vers l’arrière comme un livre. L’angle supérieur de la couverture de ce livre imaginaire fait saillie dans le cou des garçons lorsque le larynx grandit à l’âge de la puberté. C’est la « pomme d’Adam ». Le larynx, plus petit chez les filles est plus discret. |
|||
Le cartilage cricoïde ; c’est le premier anneau de la trachée que l’on sent juste à la base du cou. |
|||
Les deux cordes vocales, longues d’un centimètre à deux centimètres et demi selon l’âge et le sexe sont des ligaments blanc nacré qui s’articulent grâce aux mouvements combinés des cartilages thyroïde, (sur lequel elles sont fixées en avant) et cricoïde et grâce à deux petits cartilages, les aryténoïdes, (sur lesquels elles sont fixées en arrière), qui leur permettent de se rapprocher ou s’écarter, de pivoter et de tourner. La combinaison des mouvements assure la variété des sons émis grâce au passage de l’air dans la glotte c’est-à-dire l’espace entre les cordes vocales. La muqueuse qui recouvre les cordes vocales vibre au passage de l’air comme une corde musicale afin de créer un son. Celui-ci sera modulé dans les cavités de résonance. |
|||
LA SOUFFLERIE | |||
Les deux poumons situés dans la cage thoracique reçoivent l’air à l’inspiration et en restituent une partie à l’expiration. Leur dynamique dépend de celle du diaphragme, muscle puissant, réflexe, situé sous les poumons. Le diaphragme s’insère entre autre sur les côtes flottantes qui peuvent s’écarter pour élargir la base pulmonaire et amplifier le volume d’air inspiré. Cette aptitude sera développée dans le chant afin de garder un confort respiratoire pendant la production sonore et afin de développer l’endurance. |
|||
Le soutien du diaphragme se fait grâce à l’intervention des muscles abdominaux et intercostaux. Leur utilisation garantit le contrôle du geste expiratoire, sa puissance et sa durée. |
|||
Les muscles situés au bas du ventre sont des muscles lents et endurants. Ceux situés entre les côtes et sur les côtés de l’abdomen sont des muscles rapides. La combinaison de l’utilisation de la musculature facilitera la production des staccatos, des tenues vocaliques et conditionnera les 3 paramètres acoustiques de la voix : intensité, hauteur et timbre. |
|||
Les résonateurs et les cavités de résonance déterminent les qualités articulatoires de la production sonore. | |||
Le son produit par le vibrateur laryngé résonne dans les cavités (bouche, nez, pharynx, sinus, crâne) et les paroles sont articulées par les déformations des résonateurs mobiles (langue, lèvres, voile). Les voyelles véhiculent la voix ; les consonnes apportent l’information mais interrompent le legato des voyelles et pour certaines, la vibration des cordes vocales. Le chanteur apprend à composer avec ces contraintes articulatoires différentes dans la parole et dans le chant. |
|||
PRÉVENTION DES TROUBLES DE LA VOIX | ||||||||||||||||||
Définition |
||||||||||||||||||
Les troubles de la voix sont fréquents ; ils existent pour toutes les catégories de chanteurs, amateurs et professionnels. Les dysphonies et dysodies sont dues au malmenage ou au surmenage vocal. Souvent le manque de technique vocale provoque une utilisation de l’organe vocal dans des conditions d’effort et de tension. Les troubles fonctionnels ou les troubles psychiques relèvent de la rééducation orthophonique et nécessitent un changement de comportement vocal. |
||||||||||||||||||
Les troubles organiques de la voix relèvent de traitements médicamenteux ou chirurgicaux. Ils sont dus à des lésions du larynx provoquées par des traumatismes, des maladies du système ou des altérations de la muqueuse occasionnées par les excès de produits toxiques comme le tabac ou l’alcool. |
||||||||||||||||||
Altérations du larynx |
||||||||||||||||||
Lors des dysphonies ou des dysodies fonctionnelles, un simple forçage peut entraver la bonne fermeture et la bonne ondulation des cordes vocales. Il peut aussi y avoir des lésions bénignes comme les nodules qui signent le malmenage vocal au moment de l’affrontement des cordes pendant la phonation ou le chant. |
||||||||||||||||||
Signaux d’alerte |
||||||||||||||||||
Dysphonies ou dysodies sont annoncées par des signes caractéristiques : raclement de gorge, toux régulière en dehors des épisodes infectieux, sensations de fatigue ou douleur laryngée, perte totale ou partielle de la voix, réduction de la tessiture et en particulier des aigus, affaiblissement de la puissance, réduction de l’endurance. |
||||||||||||||||||
Conduite à tenir |
||||||||||||||||||
Une modification vocale qui persiste doit conduire à une consultation ORL ou phoniatrique. Avec un endoscope ou un nasofibroscope, celui-ci observera le fonctionnement laryngé pendant la production des sons et évaluera la qualité de la fermeture et de la vibration des cordes. Il vous prescrira le repos vocal, le traitement ou la rééducation qui convient. |
||||||||||||||||||
ANATOMIE ET MUSCULATURE ORO-PHARYNGÉE ET LARYNGÉE | ||||||||||||||||||
Les cordes vocales en position d’ouverture. | ||||||||||||||||||
HYGIÈNE VOCALE DU CHANTEUR | ||||||||||||||||||
LA VOIX EST TRÈS SENSIBLE À TOUTES LES VAPEURS TOXIQUES |
||||||||||||||||||
ET PARTICULIEREMENT | ||||||||||||||||||
La fumée de tabac ou autre plante, |
||||||||||||||||||
La fumée propagée par les autres fumeurs (conseillez aux personnes de l’entourage de fumer dans un endroit prévu à cet effet ; si ce n’est pas possible ou s’il y a une incompréhension de cette nécessité par l’entourage professionnel ou familial, quittez la pièce pendant le temps où les personnes fument), |
||||||||||||||||||
Les vapeurs de peinture (évitez de faire des travaux longs sans vous protéger). |
||||||||||||||||||
La voix est sensible également au froid (couvrez-vous et craignez les courants d’air), au manque de sommeil et à l’irrégularité des rythmes de sommeil, au stress. |
||||||||||||||||||
La dysphonie fonctionnelle est due à un surmenage ou à un malmenage vocal ; toute altération du larynx amplifie le trouble. |
||||||||||||||||||
Pensez à bien soigner tous les rhumes et les inflammations O.R.L. ; consultez rapidement si une souffrance laryngée, pharyngée ou nasale persiste au-delà de 4 jours. |
||||||||||||||||||
Au niveau de l’utilisation de votre voix chantée ou parlée, soyez vigilant(e) surtout si vous êtes fragilisé(e) par l’hiver, le stress, l’approche d’un concert : |
||||||||||||||||||
Ne criez pas, |
||||||||||||||||||
N’appelez pas d’une pièce à l’autre, |
||||||||||||||||||
Ne parlez pas longtemps et ne chantez pas en voiture, |
||||||||||||||||||
Ne parlez pas trop longtemps au téléphone, |
||||||||||||||||||
Limitez vos conversations en plein air et dans des endroits bruyants tels que supermarché, rue passante, pièce où marchent des appareils sonores (télé, Hi fi, aspirateur, radio…), |
||||||||||||||||||
Essayez d’éviter totalement de parler en courant, en jouant au tennis ou autre sport ; arrêtez-vous pour parler, |
||||||||||||||||||
Les boîtes de nuit sont trop bruyantes pour y parler ; dîtes quelques phrases dans l’oreille de votre interlocuteur, |
||||||||||||||||||
NE CHUCHOTEZ PAS ; parlez doucement, avec une voix sonore mais douce, sans forcer. Votre voix doit toujours vous donner une sensation de CONFORT. |
||||||||||||||||||
La voix est sensible à l’alcool ; si vous en prenez un peu à certaines occasions vous pourrez ressentir une altération vocale le lendemain, surtout si lors de la soirée certaines personnes ont fumé près de vous. |
||||||||||||||||||
Reposez votre voix le lendemain. |
||||||||||||||||||
CHAQUE EXCÈS VOCAL OU NON VOCAL doit être compensé par une gestion de la voix pendant le temps qui suit. |
||||||||||||||||||
Exemple : si vous avez beaucoup parlé avec un(e) ami(e) ; si vous avez participé à une fête, si vous avez eu une contrariété… usez modérément de votre voix le lendemain, téléphonez moins longtemps, ne chantez pas ou peu. Modérez votre voix en QUANTITÉ et en QUALITÉ. |
||||||||||||||||||
Le reflux gastro-oesophagien participe au maintien de la dysphonie ; pensez à le signaler à votre médecin et prenez bien le traitement qu’il vous donne. |
||||||||||||||||||
Pendant celui-ci : |
||||||||||||||||||
Evitez de vous coucher immédiatement après le repas du soir, |
||||||||||||||||||
Evitez les sauces, les boissons gazeuses, les plats acides, |
||||||||||||||||||
Evitez le chocolat dès l’après-midi, |
||||||||||||||||||
Relevez la tête de votre lit, |
||||||||||||||||||
Pensez à prendre des temps de repos pour votre voix et pour votre corps. |
||||||||||||||||||
L’ÉCHAUFFEMENT | ||
Il est indispensable au chanteur amateur ou régulier. Il comporte un échauffement postural, respiratoire et vocalique. Il peut se faire bien avant la répétition et doit être renouvelé juste avant le début du travail de répertoire. Il n’est jamais la répétition des passages difficiles d’un chant. Au contraire, tous les exercices visent à préparer le corps et la voix sans effort et à mettre en place des sensations et des automatismes de contrôle. Les vocalisations se font dans le médium de la voix, sans projet d’élargir la tessiture. |
||
FICHE D’ÉCHAUFFEMENT VOCAL INDIVIDUEL DU CHORISTE (environ 15 minutes) | ||
PRÉPARATION POSTURALE | ||
Deux jambes en appui sur le sol, pieds écartés (20 cm), soulevez-vous sur les pointes plusieurs fois de suite. | ||
Même chose, les pieds en dehors, en dedans. | ||
Recherchez la sensation de soulever le poids du corps en poussant sur les pieds et non en montant les épaules. | ||
Deux jambes en appui sur le sol, pieds écartés (20 cm), pliez les genoux plusieurs fois de suite. Remontez lentement à chaque fois. | ||
Recherchez la sensation de ressentir tout le poids du corps entre le talon et les orteils au fur et à mesure de la remontée. | ||
Même position, rotation du bassin, à droite, à gauche, plusieurs fois. Le socle est immobile, la tête souple. | ||
Recherchez la sensation de ressentir le sol entre le talon et les orteils. Ajoutez des mouvements de la tête qui décrit un cercle. | ||
Même position, montez un bras en étirant la taille, ouvrez les côtes, d’un côté puis de l’autre, en alternant l’élévation des bras vers le ciel. Veillez à relâcher la tête et le cou pendant que le bras monte. |
||
Recherchez la sensation d’écarter les côtes et de pousser la taille vers l’extérieur. | ||
Montez les deux bras, étirez les côtes. | ||
Recherchez la sensation d’écarter les côtes et de pousser la taille vers l’extérieur. | ||
Puis montez sur la pointe des pieds en s’appuyant fortement dessus ; le dos reste vertical, la taille est souple. | ||
Recherchez la sensation d’équilibre et de liberté du dos et de la tête. | ||
Debout, élevez alternativement une épaule puis l’autre, bouche ouverte (6 fois). | ||
Même exercice, les deux épaules en même temps. | ||
Même exercice en déroulant la colonne vertébrale vers le haut en même temps que les épaules montent et sans la laisser s’effondrer quand les épaules descendent. |
||
On pense à avoir des vertèbres comme des cubes qui s’empilent et se gonflent quand les épaules montent et restent remplis sans se tasser quand les épaules retrouvent leur place. |
||
Recherchez la sensation d’équilibre et de liberté du dos et de la tête pour les trois exercices. |
||
Rechercher la sensation du relâchement de la mâchoire (air "débilou"). |
||
PRÉPARATION RESPIRATOIRE | ||
En appui contre un mur, les pieds décalés du mur, le dos appuyé jusqu’aux omoplates, les pieds serrés, la tête relâchée, inspirez en gonflant légèrement la taille, tenez bouche entrouverte en suspens respiratoire pendant 3 secondes, soufflez par la bouche en faisant le bruit chchch, puis ouvrez la bouche et relâchez la taille. |
||
Recherchez la sensation d’écarter les côtes et de pousser la taille vers l’extérieur à l’inspiration, puis la sensation de tenir cette position à l’expiration ; observez le travail autonome des abdominaux. |
||
En appui sur le sol, debout jambes écartées, genoux légèrement fléchis, faites le gros dos en mettant les mains dans le dos juste au dessus de la taille. Inspirez très lentement et soufflez sur chchch en sentant les côtes s’ouvrir sous les doigts. |
||
Recherchez la sensation d’écarter les côtes pendant l’inspiration, puis de retenez cette poussée sur les doigts en début de souffle. Puis sentez le dos se creuser en fin d’expiration. Repérez juste avant et pendant que le dos se creuse légèrement, que les abdominaux ont commencé à se contracter. |
||
PRÉPARATION VOCALE | ||||||||||||||||||
Alternez ouvertures et fermetures souples de la bouche comme si on disait mamama. | ||||||||||||||||||
Serrez les dents et articulez (sans le son) mimumimumimu dont on mime le mouvement, après le dernier mu, mimez-le encore une fois en desserrant les dents, les lèvres se projetant plus facilement vers l’avant. |
||||||||||||||||||
Mimez le son ma trois fois de suite puis ajoutez-y un ma bâillé où la bouche s’ouvre très grande. |
||||||||||||||||||
Même exercice avec trois ma mais le quatrième est fait en appuyant fortement la langue sur le plancher sous elle, ce qui provoque l’abaissement de la mandibule. |
||||||||||||||||||
Tous ces exercices permettent de travailler la projection vocale. |
||||||||||||||||||
Associez-y le regard en face sur une cible imaginaire et les pieds bien ancrés dans le sol. | ||||||||||||||||||
Chantez doucement un son grave et un son aigu ; prononcez la vocalise dou-ou. | ||||||||||||||||||
Recherchez la sensation de projeter sa voix avec l’intention que le public la reçoive DANS l’oreille. | ||||||||||||||||||
Quand vous passez du grave à l’aigu, pliez légèrement les genoux afin que la voix monte mais que le corps ne monte pas. | ||||||||||||||||||
Chantez doucement sur la vocalise bou-ou-ou-ou-ou… liée, une série de notes à la hauteur où vous parlez. | ||||||||||||||||||
La voix monte et redescend comme si on chantait une quinte (do ré mi fa sol fa mi ré do). | ||||||||||||||||||
Veillez à prendre une bonne inspiration NASALE+BUCCALE. | ||||||||||||||||||
À partir de la troisième note contractez le bas du ventre et ne bougez plus rien jusqu’à la fin de la vocalise. | ||||||||||||||||||
Chantez doucement sur deux vocalises enchaînées bou-ou-ou-ou-ou… liées + booooooooo. La voix monte et redescend comme si on chantait deux quintes (do ré mi fa sol fa mi ré do ré mi fa sol fa mi ré do). |
||||||||||||||||||
Veillez à prendre une bonne inspiration NASALE+BUCCALE. Maintenez les côtes écartées (sentez derrière le dos, au niveau de la ceinture la poussée du diaphragme avec les doigts si nécessaire) ne bougez plus rien jusqu’à la fin de la vocalise. Laissez les abdos réagir à la durée de la vocalise et recherchez la sensation des abdominaux qui se contractent et des côtes qui se ferment TOUTES SEULES en fin de vocalise. |
||||||||||||||||||
Chantez doucement sur 3 vocalises enchaînées bou-ou-ou-ou-ou ou ou ou ou…boooooooo, buuuuuuuuu liées. |
||||||||||||||||||
Recherchez les sensations de facilité qui permettront de gagner en endurance et en projection : la résistance douce des côtes, l’appui dans le sol, le relâchement des genoux, le regard… En fin de troisième série, si un effort est nécessaire, veillez à bien relâcher la tête, les épaules et les jambes et servez-vous des fessiers pour accompagner la voix. |
||||||||||||||||||
Avec votre chef de chœur, échauffez-vous selon cette fiche puis ajoutez des exercices en fonction des difficultés de votre répertoire : |
||||||||||||||||||
Commencez par prononcer à haute voix, sans chanter les paroles de vos chants en veillant à labialiser. |
||||||||||||||||||
Préparez votre corps aux passages en tonalité très aiguë ou très grave, en les repérant et en mimant les appuis dans le sol et le soutien abdominal nécessaire à ces efforts. |
||||||||||||||||||
Suivez attentivement les exercices de jeux vocaux qu’il vous propose afin de progresser vers une liberté d’utilisation de la voix en toutes circonstances émotionnelles ou intentionnelles. |
||||||||||||||||||
Signalez à votre chef de chœur vos difficultés afin qu’il organise le programme des concerts de façon à commencer par des chants faciles. Les chants qui réclament plus d’endurance ou sont de plus grande étendue vocale sont à mettre en milieu de concert, avant l’entracte. Commencez la deuxième partie par un chant « facile » puis faites la même progression en terminant par des chants faciles et bien rythmés qui permettent la participation du public et une plus grande liberté corporelle. |
||||||||||||||||||
Pendant la prestation publique, placez-vous de façon à ne pas avoir à lever la tête et étirer le cou ; utilisez le regard pour voir le chef mais aussi pour apporter votre voix dans les oreilles des spectateurs. |
||||||||||||||||||
Au plus les sons sont doux et peu intenses, au plus le soutien doit permettre de ne pas « serrer ». Portez la voix avec le regard et le soutien du corps encore plus pour les sons faibles que pour les sons forts. |
||||||||||||||||||
Pensez à bien relâcher les genoux dans les passages graves-aigus (ou pour les basses, aigus-graves). |
||||||||||||||||||
Les mouvements nécessités par les chorégraphies ne doivent pas vous faire perdre les sensations d’appui dans le sol, de relâchement des épaules, de direction du regard, de soutien de la colonne d’air, et enfin, de recherche constante du confort dans l’utilisation de la voix. |
||||||||||||||||||
Et je terminerai, selon mon habitude, en vous remerciant pour tout ce que vous m’avez apporté en amitié, en joie de se retrouver et de travailler ensemble dans une même direction et avec la même passion pour la voix chantée ; mon admiration pour votre entente, pour vos progrès, pour votre acceptation bienveillante de mes interventions me touche à chaque rencontre. Vous et moi avons la chance de vivre des moments magiques à travers le chant. Merci à vous et au chef de chœur exceptionnel qu’est Vincent, homme de cœur et de chœur, de savoir et d’humilité, de tolérance et de rigueur, d’enthousiasme et de générosité. |
||||||||||||||||||
Et enfin mon credo : La voix : beaucoup de sens, quelques éléments de savoir, un parfum de sensualité, un zeste de savoir faire… Bien mélanger le tout et pratiquer régulièrement en respectant les deux mots-clés de confort et plaisir. |
||||||||||||||||||
> Arlette OSTA, | ||||||||||||||||||
orthophoniste et amie de La Regalido. | ||||||||||||||||||
|